Retrouvez l’intervention filmée de Jean Luc Charlot
PRESENTATION COLLECTIF HABITAT INTERMEDIAIRE
par Sophie GUEGUEN Assistante de Service Social – Pôle Pédopsychiatrie – EPSM
Naissance du Collectif Habitat Intermédiaire :
Il y a deux ans, deux professionnelles accompagnaient un monsieur, retrouvé mort à son domicile dans des conditions très difficiles. Cette personne était sortie d’hospitalisation, avait un suivi en addictologie, et vivait de manière très isolée dans un logement insalubre et inadapté à ses troubles.
A la suite de ce décès, le médecin addictologue du CSAPA et les travailleurs sociaux référents se sont réunis pour essayer de trouver des solutions afin de remédier à ces situations de grand isolement ou de sorties d’hospitalisations insatisfaisantes ;
Ainsi que pour réfléchir à l’amélioration des conditions de vie des personnes et du respect de leur dignité.
A la demande de ces professionnels à penser ces questions de fond, et à l’occasion d’une rencontre avec la coordinatrice du SAVS de la Mutualité, Béatrice BESNOUIN, une première rencontre ouverte a été proposée le 29 septembre 2015, adressée aux intervenants médico-sociaux des différentes structures du territoire.
Il s’agissait de réfléchir ensemble à la question de l’habitat proposé aux personnes présentant des grandes fragilités psychiques, sociales et économiques sur le territoire Caennais et qui rencontrent des difficultés à s’inscrire dans les dispositifs de droit commun existants.
Pour ma part, j’avais souhaité participer à cette rencontre pour plusieurs raisons :
A ce moment-là, je travaillais en secteur psychiatrique adulte auprès de patients détenus et je rencontrais au quotidien des difficultés pour leur proposer un habitat décent à leur sortie et pour trouver des lieux adaptés à leurs projets personnels.
Ce public est sans cesse renvoyé à l’obligation de passer par du collectif (de type foyer) avant d’accéder à un habitat individuel alors que d’une part, les foyers n’ont pas ou peu de place et que d’autre part, certaines personnes les plus autonomes auraient tout à fait la capacité à gérer un logement à leur sortie d’incarcération …
Mais ce n’est pas simple de téléphoner aux agences sans téléphone, de présenter sa situation actuelle aux bailleurs, ou encore de remplir les conditions administratives et financières attendues… La chambre d’hôtel 115 (garantie 2 ou 3 jours) devient alors une solution de repli quasi-automatique, accroissant la problématique du repli social, aux risques de devenir le terrain favorable à la reprise éventuelle de consommations abandonnées lors de l’incarcération…
Enfin, j’ai souhaité intégrer ce groupe car l’idée de réfléchir à un habitat adapté à la personne et non l’inverse me semblait tout à fait pertinente et à contre-courant des habituels critères d’admission imposés de fait par les institutions.
Différentes étapes du Collectif Habitat Intermédiaire :
Entre septembre 2015 et juin 2016, 5 séances ont été dédiées au partage d’expériences et de connaissances entre les professionnels. Réunissant une vingtaine de personnes, nous présentions chacun les publics accompagnés, nous évoquions les besoins des personnes, leurs freins et les difficultés dans nos prises en charge, nous partagions les limites de nos structures notamment vis-à-vis de l’accompagnement des personnes aux parcours de vie discontinus.
Les rencontres étaient proposées tous les 2 mois dans les différentes institutions représentées, ce qui nous permettait de prendre également connaissance des divers lieux de prise en charge : soin psychique, somatique, addictologique, accompagnement social, lieux d’accueil de jour et d’hébergement présents sur le territoire Caennais.
Après ces premiers échanges riches et éclairants, nous avons pu commencer à dessiner 4 types d’habitat définis selon 4 dimensions, et ce grâce à l’apport méthodologie de Jean-Luc CHARLOT, sociologue :
les qualités de l’environnement
les qualités attendues du bâti
le type d’accompagnement envisagé
et la configuration de vie
Ainsi, par le croisement des regards et l’évaluation des besoins des publics, nous avons imaginé 4 formes d’habitat :
1. Un habitat dit « collectif » que nous avons défini comme « un lieu permettant aux personnes de s’éprouver face à une situation d’habitat et d’éprouver l’autre dans une situation de co-existence », un endroit avec des espaces privés (type F2/F3) permettant d’accueillir des proches et d’exercer les droits de visite ou d’hébergement des enfants ; ainsi que des espaces collectifs « non imposés » par un règlement intérieur (cuisine, buanderie ou jardin…) ; avec la présence sur site d’une « maîtresse de maison » en soutien aux personnes en difficulté momentanée ou plus durable (comme les personnes en situation de handicap).
2. Un habitat dit « communautaire » permettant aux personnes de s’approprier un ou des espaces, de poser leurs affaires et où les animaux seraient admis sans restriction ; une forme de « squat » régulé par des professionnels. Un lieu proche du centre ville pour en faciliter l’accès avec, comme objectifs, l’accès aux besoins primaires et aux soins de première nécessité. La présence régulière d’un intervenant socio-éducatif permettrait l’orientation des personnes vers les structures du territoire existantes selon les difficultés rencontrées.
3. Un habitat dit « individuel » ou « indépendant », un « chez-soi » inscrit dans différents quartiers de la ville, avec la proposition de T1 ou T1bis (peu représentés chez les bailleurs sociaux) à minima meublés pour que les personnes puissent y mettre leurs affaires afin de s’approprier l’espace. Des logements individuels néanmoins supervisés par la présence d’un « gardien itinérant » veillant aux conditions de vie suffisamment dignes des personnes accompagnées.
4. Un habitat « solitaire », il s’agirait de répondre aux besoins « de tranquillité » voire d’ « isolement » de certaines personnes qui, comme les professionnels l’ont relevé, souhaiteraient vivre en pouvant bricoler chez soi, dans un environnement calme de type campagne. Une personne référente de site pourrait néanmoins proposer un étayage de veille permettant d’empêcher des situations d’isolement total.
A la suite de la constitution de cette base de travail, la question de la concrétisation d’un ou de plusieurs de ces quatre « idées de projets » s’est posée. Par le biais de Mr CHARLOT, nous avons rencontré l’équipe de l’Action Tank Entreprise et Pauvreté en septembre 2016. L’idée était de mettre en relation les besoins repérés par les professionnels du Collectif avec les travaux d’Action Tank basés sur le « chez soi d’abord » et qui recherchent des lieux d’expérimentation. Cette piste de travail en coopération est encore en réflexion à ce jour.
Avant tout projet concret, le Collectif a pensé s’adresser aux acteurs locaux pour promouvoir les observations de terrain et partager notre analyse des besoins du territoire en termes d’habitat. Dans ce mouvement d’échange, nous sommes allés à la rencontre du Conseil Départemental, de la DDCS et des élus de l’agglomération Caennaise.
Parallèlement, nous avons souhaité vérifier nos observations professionnelles auprès des publics accueillis par des entretiens à visée qualitative auprès de personnes se considérant pas ou mal logées, et suivies dans nos services.
Ainsi, nous leur avons posées 3 questions support à la discussion, à savoir :
Si vous aviez à imaginer ou rêver votre habitat, que serait-il ?
Quels sont vos besoins ? (il s’agissait de recueillir leurs besoins au regard des 4 dimensions : les qualités attendues de l’environnement, du bâti, le type d’accompagnement envisagé et la configuration de vie)
Quelle est votre situation d’habitat actuelle ?
Sur la quinzaine d’entretiens réalisés, des grandes tendances ont été relevées : Les personnes se projettent davantage dans un habitat individuel que collectif (souvent perçu comme étant trop contraignant) / elles visent une maison avec un jardin indépendant ou un appartement avec un accès à l’extérieur et une vue sur de la verdure / la majorité des personnes interrogées souhaiterait également bénéficier d’un espace permettant d’accueillir leurs enfants ou amis / le soutien d’un travailleur social pour l’aide aux démarches est également majoritairement évoqué.
Pour ma part, cette expérience de « pas de côté » m’a beaucoup intéressée car elle a pu enrichir ma connaissance des partenaires du territoire, nous permettant de partager des observations, des pratiques et des difficultés de terrain.
Le Collectif m’a donné accès à une certaine créativité collective et à une instance de réflexion plus ouverte, permettant de penser au-delà des outils déjà utilisés et de leurs limites, mais aussi de sortir pour une fois des contraintes institutionnelles pour rêver avec les personnes de leur habitat idéal…
+ ADRESSE MAIL DU COLLECTIF : collectif.hab.int@gmail.com
PROCHAINE RENCONTRE : le 4.07.2017 (prendre contact par mail pour y participer)
Rencontre Croix-Marine de Basse-Normandie. Habitat et santé mentale : accès, maintien accompagnement. Le 13 juin 2017.
De quoi l’habitat est-il donc le nom ?
Jean-Luc Charlot
Il est de coutume et parfois d’une certaine utilité de commencer une journée d’étude par une ébauche de précision des contours et des questions posées par ce qui est précisément l’objet d’étude de cette journée. Il me revient ce rôle et cette responsabilité, aussi vais-je tenter, comme l’on dit, de problématiser ce qui nous réunit aujourd’hui : habitat et santé mentale.
J’ai choisi volontairement d’entrer dans mon propos par la notion d’habitat, à la fois parce que c’est la finalité de la Fabrik Autonomie Habitat que je représente aujourd’hui, association qui contribue, pour sa part, à concrétiser la possibilité du libre choix des personne en situation de handicap quant à leur mode d’habitat et aussi, parce que, si de ce fait, je peux peut-être prétendre éclairer de quoi l’habitat est le nom, vous êtes bien plus pertinents et compétents pour éclairer de quoi la santé mentale pourrait bien être le nom…
Je voudrais (au moins pour aujourd’hui), vous dire et développer successivement le fait que l’habitat que l’on destine à des personnes en situation de handicap est le nom, à la fois, d’une finalité, d’une politique publique, d’une certaine confusion et d’un chantier, tout juste commencé et qui nous reste à mettre en oeuvre.
L’habitat comme finalité, d’abord
La question mérite d’être posée d’emblée : parler d’habitat plutôt que de logement, dire habiter plutôt que se loger révèle-t-il un de ces glissement sémantiques censés combattre l’usure des mots à une époque où l’on parle plus vite que l’on pense, où « ça » parle à flux tendu dans la logique d’une langue prise au piège d’un marketing de la pensée ?
Ou bien l’habitat et l’habiter désignent-ils une autre finalité que le logement et le loger, autrement dit, habiter chez soi est-il plus que se loger ?
Au-delà de son acception ordinaire (se loger, résider à telle adresse ou dans tel quartier : j’habite 17 boulevard des Alliés, j’habite le 20 ème arrondissement), la notion d’« habiter » renvoie avant tout au rapport que l’Homme entretient avec les lieux de son existence,
Habiter c’est déployer son être dans le monde qui l’environne, un monde auquel on apporte sa marque et qui ainsi devient le nôtre, à partir du « chez soi ».
Le « chez soi » est cet espace à travers lequel (et plus que nulle part ailleurs), on peut devenir soi et à partir duquel on peut revenir à soi.
Le « chez soi » est ce lieu dans lequel on habite dans l’intimité avec soi-même… au travers du sentiment de protection, de clôture et de familiarité que ce « chez soi » distille.
Si le handicap est aussi l’expérience d’une vie bouleversée, alors habiter chez soi peut devenir, à certaines conditions, un lieu à partir duquel on peut revenir à soi. Raison pour laquelle, la production et la proposition d’habitats (et non seulement de logements), devrait constituer l’instrument d’une politique publique d’une société qui se proclame vouloir être « inclusive ».
L’habitat déborde le logement : être logé ne suffit pas à « habiter ». C’est aussi la qualité du lieu où l’on habite (cet ensemble que constitue le logement, la résidence, la rue, le quartier…), qui peut conforter la beauté de l’existence, la qualité d’une vie. Cette qualité est liée à la possibilité de ces multiples usages que sont pouvoir y effectuer des achats, s’y promener, y exercer des activités culturelles ou militantes, y entretenir des relations…
Ce lieu où l’on habite est aussi humain. Et il faut aux femmes et aux hommes, qu’ils soient en situation de handicap ou non, des lieux pour vivre, de lieux pour se situer dans le monde. Mais il faut que ces lieux n’assignent pas à résidence leurs habitants, il faut que l’environnement humain et urbain ne bornent pas leur vie.
La qualité du lieu où l’on habite est donc une condition nécessaire pour rendre la vie vivable, mais elle n’est pas, là encore, suffisante. Il existe une diminution de la puissance de vie avec le handicap qui impose toutes sortes d’empêchements de faire et d’agir. « Empêché », ce mot dit bien ce qu’il énonce à travers son origine latine (impedicare) qui signifie « prendre au piège » : quand la vie est ainsi prise au piège, elle n’est simplement plus vivable. Aussi, le lieu où l’on habite doit-il être un lieu où existe une offre véritablement coordonnée d’aides, d’accompagnement et de soins de qualité.
Ainsi à grands traits, peut-on esquisser la différence entre habiter et se loger, entre habitat et logement et préciser ainsi la finalité qui doit nous rassembler aujourd’hui.
Mais l’habitat est aussi le nom d’une politique publique
Le Comité Interministériel du Handicap le 2 décembre dernier, a finalisé une « démarche nationale en faveur de l’habitat inclusif pour les personnes en situation de handicap ».
Il s’agit de douze mesures pour développer des solutions d’habitat se situant, je cite, « hors de la législation relative aux établissements et services sociaux et médicosociaux, le plus souvent construits dans le cadre des partenariats impliquant des bailleurs sociaux, des collectivités, des associations, des représentants de la société civile et les personnes elles-mêmes. Ces réalisations développent par ailleurs des dispositifs d’accompagnement à la vie sociale spécifique et non médicalisé ».
Ces mesures visent aussi bien à mobiliser les bailleurs sociaux, qu’à préciser les conditions de mise en commun de la PCH.
Je ne veux pas détailler ici cette démarche, mais je voudrais souligner le moment singulier où nous en sommes de cette question d’habitat destinées aux personnes en situation de handicap. Qui est à la fois un moment de reconnaissance du droit d’habiter et de choisir son mode de vie et un moment d’énoncés d’injonction possiblement contradictoires avec ce principe.
Pour simplifier disons que depuis dix à quinze ans, un certain nombre d’initiatives ont été conduites et réalisées sur l’ensemble du territoire, souvent à partir de démarches qui se sont apparentées à de « longs parcours du combattant », compte tenu notamment des incompréhensions des acteurs nécessaires à leur réalisation (bailleurs sociaux, collectivités, départements, etc.).
Ces incompréhensions sont dues principalement au fait que ces initiatives agencent entre eux des dispositifs de droit commun (logement, modalités de locations, services, etc.) selon des formes inédites (que j’ai appelé par ailleurs « bricolage social local ») et qui posent problèmes aux différents acteurs institutionnels nécessaires à la mise en oeuvre de ces projets
Des acteurs qui ne savent pas comment intégrer ces « innovations » dans leur modes de gestion ou dans les normes technico-administratives qui constituent leur principale grille de lecture (le bailleur par exemple qui ne sait pas financer un local commun ou un Département qui se demande si telle formule d’habita ne devrait pas être requalifiée en Etablissement Médico-Social-Social, par exemple).
Mais ces différentes initiatives existent et permettent à ce que des personnes en situation de handicap puissent vivre chez elle et dans la Cité, selon des modes de vie très différents. Je renvoie au très exhaustif « recueil de bonnes pratiques dans les dispositifs de logements accompagnés » qu’a publié l’UNAFAM en avril dernier, pour apprécier la diversité de solutions déjà mises en oeuvre et l’inventivité des promoteurs de ces formules d’habitat.
A cette période de production d’initiatives, succède la cristallisation d’une phase de stimulation et, l’espère-t-on de facilitation, dans la mise en oeuvre de ces différents projets d’habitat, du fait de cette politique publique.
Je fais, pour ma part, l’hypothèse qu’il se joue là un processus d’institutionnalisation de ces formules d’habitat. Autrement dit, un processus d’appropriation, de ces initiatives, nées au sein de sphères restreintes de la société et qui doit pouvoir s’étendre à des sphères plus larges, du fait que cette politique publique légitime pleinement ce qui apparaissait, à l’origine, comme des « inventions ».
Mais en même temps, et c’est le troisième nom possible de l’habitat, cette politique n’est pas exempte…
D’une certaine confusion
Du fait notamment du contexte dans laquelle elle émerge et qui est celle d’une volonté des pouvoirs publics d’inciter simultanément à une « désinstitutionnalisation » du médico-social.
Les acteurs de la santé mentale que vous êtes connaissent d’expérience, cette notion qui avait pu être pensée comme un prolongement du mouvement initié par Basaglia en Italie ou la réalisation du projet de Lucien Bonnafé et des promoteurs du secteur psychiatrique et qui n’est pas sans poser de questions quant à sa mise en oeuvre et à ses effets sur un certain nombre de personnes en situation de handicap psychique.
Cet impératif de désinstitutionnalisation, qui prend parfois la teneur d’une injonction, s’accompagne d’une approche gestionnaire qui conduit parfois les autorités de tutelle à imaginer une équation vertueuse où desinstitutionnalisation et prise en charge à moindre coût trouveraient leur résolution dans des projets d’habitat.
Outre le fait qu’un habitat tel que nous en avons esquissé la finalité en première partie de ce propos, ne « coûte » vraisemblablement pas moins cher qu’un hébergement en établissement médico-social par exemple, le principe qui doit conduire à la production d’une offre de formules d’habitat est d’abord et avant tout, celui du droit, tel qu’il est précisé dans l’article 19 de la convention des droits des personnes handicapées, celui « d’avoir la possibilité de choisir, sur la base de l’égalité avec les autres, leur lieu de résidence et où et avec qui elles vont vivre et qu’elles ne soient pas obligés de vivre dans un milieu de vie particulier ».
Cette question du libre choix de son mode de vie et d’habitat est centrale et impérieuse. Elle se doit de guider ce qui constitue le dernier des noms de l’habitat que je voulais développer, ce matin, devant vous…
Le chantier (les chantiers pour être plus précis) d’élaboration et de mise en oeuvre de formules d’habitat que nous avons à performer
Une des conditions du libre choix des personnes, de leur mode de vie et d’habitat, est qu’il existe sur leur territoire une pluralité de formules d’habitat dont l’une au moins puisse correspondre à un moment donné de leur vie à leurs besoins et leurs aspirations.
C’est à ce chantier d’élaboration et de mise en oeuvre de cette pluralité de formules d’habitat que nous devons nous atteler.
Cela passe, dans chaque bassin de vie, par un processus de qualification des besoins d’habitat qui consistent à définir, en associant les personnes concernées, les qualités attendues des différentes formules d’habitat selon quatre dimensions : les qualités de l’environnement paysager et social, les qualités du logement lui-même, les qualités de l’accompagnement nécessaire à ce que la vie chez soit soit confortable, sécurisée et digne, les qualités, enfin, du mode de vie qui va du plus indépendant au plus collectif, voire communautaire. Je n’insiste pas sur cette démarche de qualification dont une première ébauche, réalisée sur l’agglomération caennaise vous sera présentée en deuxième partie de matinée.
Cela passe ensuite, par une transposition de ces besoins dans les Programmes Locaux d’Habitat (PLH). Le Programme Local de l’Habitat (PLH) est, en effet, en France, le principal dispositif en matière de politique du logement au niveau social. Il est le document essentiel d’observation, de définition et de programmation des investissements et des actions en matière de politique du logement à l’échelle d’un territoire. Echelon pertinent retenu par la loi, c’est aux établissements publics de coopération intercommunale d’élaborer le PLH. Il fixe des objectifs et décide des actions visant à répondre aux besoins de logements et de renouvellement urbain. Il est établi pour une période de six ans. Le PLH concerne tous les types d’habitat, mais vise en particulier à répondre à l’objectif de mixité sociale en favorisant une répartition équilibrée des logements sociaux sur tout le territoire de l’établissement public de coopération intercommunale.
Ce chantier des PLH doit viser à faire de ces outils de programmation, un outil véritable pour une politique de proximité centrée sur les parcours résidentiels et les modes des vies des habitants, parmi lesquels certains sont en situation de handicap. Ce qui suppose que la démarche d’élaboration des PLH devra prévoir, dès le cahier des charges de l’étude, un temps d’appropriation des problématiques singulières de l’habitat des personnes handicapées par tous les acteurs concernés. Comme elle devra prévoir, au cours de la démarche d’élaboration, l’animation de ces espaces de dialogue et de construction conjointe de l’offre et de la demande d’habitat, avec les personnes handicapées et leurs représentants et dont nous avons déjà évoqué la pertinence. Comme elle devra, enfin, finaliser le document de programmation vers un véritable dispositif territorial de l’habitat, associant logements, services et commerces, par opposition à une logique de programmation de simples « produit
Références
– Baudry P., La ville, une impression sociale, Paris, Circé, 2012
– Charlot J-L., De quelques apories concernant la prise en charge du vieillissement des personnes en situation de handicap, Les Cahiers de l’Actif n° 454-455, avril 2014, p 9-13
– Charlot J-L, Un dispositif singulier de social care, in ALTER, Revue Européenne de la Recherche sur le Handicap, Volume 9, juillet-septembre 2015, p 249-256
– Charlot J-L., Le pari de l’habitat. Vers une société plus inclusive avec et pour les personnes ne situation de handicap ?, Paris, L’Harmattan, 2016
– Deutsch Claude, Je suis fou et vous ?, Plaidoyer pour la cause des personnes en souffrance psychique, Toulouse, Eres, 2017
– Le Scouarnec R-P., Habiter, demeurer, Appartenir, la Collection du CIRP, UQUAM, 2007, Vol 1
Retrouvez la vidéo de l’intervention de J.L.Charlot en cliquant ICI
Madame, Monsieur,
Chers collègues et amis,
Dans le cadre des soirées débat organisées par l’IRTS (Institut Régional du Travail Social Normandie-Caen) et le C.R.I.C. (Collectif de Rencontres Institutionnelles Caennais), j’ai le plaisir de vous annoncer que Pierre DELION, Professeur de pédopsychiatrie, et Patrick COUPECHOUX, journaliste, seront présents à l’IRTS pour une conférence débat :
Mercredi 17 Mai 2017 à 18H30
à l’occasion de la sortie du livre de Pierre DELION “Mon combat pour une psychiatrie humaine”
La conférence se tiendra à l’ IRTS Normandie – Caen
11 rue Guyon de Guercheville – 14204 Hérouville Saint-Clair
Horaire : 18H30 Entrée libre
Merci de bien vouloir diffuser l’annonce de cette rencontre dans vos réseaux
Comptant sur votre présence
Bien cordialement
Pascal Crété
Retrouvez l’intervention de L’ESAT de Béthanie.
Pour revoir le documentaire réalisé par France 3 sur la ferme de Béthanie, cliquez ICI.